Parce que ça peut arriver à tout le monde **
Une fois n'est pas coutume, ce post ne sera pas super drôle. Je voulais juste rapporter un petit texte lu aux rencontres photographiques d'Arles dans l'expo "L'enfermement vu de l'intérieur" (je n'ai plus le nom du photographe en tête mais il me semble que c'est Marco Ambrosi).
Parce que l'on croit toujours que ce genre de chose ne peut pas nous toucher. Parce qu'on ne se soucie pas de ce milieu jusqu'à ce qu'on y soit obligée. Personne n'est à l'abri, demain vous pouvez être confrontés à ce milieu dont tout le monde se fout. Pensez y.
Marco Ambrosi, Une vie en noir et blanc
http://www.marcoambrosi.com/
"Au-delà des mots, une vie en noir et blanc
Quand les mots ne suffisent plus, quand ils deviennent inaudibles, quand la solitude gagne, quand la souffrance est indicible, l'isolement insupportable, le corps continue à s'exprimer. Quand l'enfermement se vit au quotidien, il ne se raconte pas.
La première sensation de sa propre perte d'identité est éprouvée dès l'attribution du numéro d'écrou, sitôt les murs d'enceinte franchis par le détenu. Dès lors, votre nom n'est plus jamais précédé de "Monsieur"...
La prison est un champ clos délimité par des doubles murs d'enceinte surplombés de miradors dont la hauteur prive de tout horizon, de toutes perspectives, de toutes projections vers l'extérieur.
Entrer en prison c'est être englouti dans une spirale infernale qui vous broie, qui vous lamine jusqu'à l'ultime découragement.
Il est donc impératif de chercher et trouver en soi la force et la volonté nécessaire pour sortir comme on est entré ... debout !
Les détenus de la Maison Centrale d'Arles"